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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 09:48
Les organisations de taxis et le "moto taxi"

Une des question les plus communément posées aux acteurs du "moto taxi" : et avec les taxis ça se passe comment ? comme si le risque numéro pour la pérénité de l'activité de "moto taxi" était la pression que pourraient exercer les taxis envers elle. C'est dire combien la puissance des lobbyes de taxis est intégrée dans l'esprit des utilisateurs.

Les taxis sont, tout le monde le sait, organisés en puissantes structures syndicales, ces dernières étant bien entendu chargées par leurs adhérents de défendre au mieux leurs intérêts. Il est dès lors relativement compréhensible que ces organisations fassent valoir leurs droits de manière plus ou moins appuyée.

L'utilisation du mot "taxi" a été le premier grand combat des organisations de taxi :

En octobre 2001 , le Tribunal de grande instance de Nice saisi en référé par la FFTP condamnait Moto Service à "cesser l'utilisation de la dénomination "Moto Taxi France", à cesser son activité de transport de personnes et de colis, à cesser la distribution de prospectus avec mention de cette dénomination et de cette activité, et à retirer de son site internet la publicité faisant mention de la dénomination Moto Taxi France et de son activité", le tout assorti d'une astreinte de 1500 FF par jour...
(source Moto Net).

Pus récemment, le GESCOP, une organisation de taxis parisiens a fait interdire le mot "moto taxi" sur le site de la SNCF, cette dernière ayant conclu un accord de partenariat avec Citybird et en faisant la promotion sur son site sous l'appellation de "moto taxi" : l'appellation a été depuis changée en "motos avec chauffeur".

Au delà de ces exemples, on ne peut pas dire qu'une campagne organisée ait été menée par les organisations de taxis ou les grands acteurs privés (G7, Taxis Bleus, Alpha Taxi, ...) contre les "motos taxi", cette activité n'étant d'ailleurs pas illégale.

Personne n'a vu non plus les journaux qui publiaient des articles sur le "moto-taxi" se faire attaquer pour utiliser ce terme générique qui désigne facilement cette activité.


Les grandes maisons de taxis et le "moto taxi"

La crainte des acteurs du "moto taxi" serait peut être fondée si les grands acteurs du taxi( G7, Taxi Bleu ou Alpha Taxi,  sur Paris) se mettaient à proposer ce service : dotés d'une grande expérience logistique, de moyens considérables, d'une marque reconnue, ils pourraient en effet devenir de sérieux concurrents et en auraient les moyens. Les rumeurs sont d'ailleurs régulières à ce sujet.

Un frein majeur au lancement des acteurs du taxi dans le "moto taxi" réside surtout dans le fait que leur première source de revenus est trée des services qu'ils vendent à leurs adhérents artisans (frais d'affiliation, mise en place des horodateurs, équipements GPS, véhicules relais, véhicules avec plaque, etc...). Se lancer dans le "moto taxi" pour un acteur comme la G7 risque de provoquer des réactions encore incertaines chez les artisans, leurs premiers clients.


Les artisans taxis et le "moto taxi".



De manière générale, la plupart des artisans taxis que nous avons pu croiser ne se déclarent pas hostiles à l'activité de "moto taxi" en soit : en effet, ils considèrent que la France est un pays de libre conccurence dans lequel les clients peuvent avoir le chois. Par ailleurs, la plupart pense aussi que des avantages (facilité de circulation) mais aussi des incovénients (confort, une seule personne transportée, intempéries, tarifs plus élevés) les distinguent assez nettement de leurs confrères en moto.

Il faut également savoir qu'une petite quantité de "taxis motos" sont d'anciens artisans taxis reconvertis, après ne plus avoir supporté d'être bloqués pendant des années dans leur voiture...

Cette bonne entente s'arrête toutefois, et on peut le comprendre, lorsque les comportements des "motos taxis" deviennent déloyaux (voir article réglementation) : ainsi on peut aisément comprendre la colère d'un taxi quand il voit un motard se présenter dans la file d'attente des taxis les avantages de son service par rapport aux taxis, alors que ces derniers attendent patiemment leur tour (parfois des heures) pour prendre en charge un client.

Quelques "hooligans" qui se prennent pour des justiciers.

Malheureusement, à l'instar de ce qui se passe dans le football, quelques individus nocifs font plus de bruit qu'une grande quantité pacifiste et trouvent bon de s'auto-désigner policiers et juges à la fois : ainsi ils s'attaquent aux "motos taxis" en attente aux aéroports , parfois verbalement ou parfois physiquement. Nous aimerions ici leur rappeler que le métier de taxi n'ouvre pas de prérogative en matière juridique et que si ils jugent que des comportements sont à dénoncer, ils peuvent le faire auprès des autorités compétentes.

On ne peut pas nier toutefois que le vide juridique alimente les comportements excessifs et prive les force de l'ordre de se reposer sur des lois pour faire appliquer le droit. Espérons que le rapport Chassigneux donnera suite à des textes permettant à l'activité de "moto taxi" de se développer sereinement.







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commentaires

L
<br /> Le mot taxi provient du taximètre, appareil destiné à mesurer à la fois le temps et la distance d'un trajet pour établir le montant à payer par le passager. Ce taximètre est également appelé<br /> compteur horokilométrique.<br /> Ce qui veut dire que seul les vehicules equipés ont le droit de charger sur la voie publique . En outre sachez que TAXI-COLIS et TAXI-CANIN ont été condamnés par le tribunal de Paris<br /> <br /> <br />
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P
On considère trop le taxi à paris comme des larbins corvéable à volonté : 11h/jours 6j/semaine soit +- 265h/mois pour +- 1500€ pour un artisan recette journalière 200€ moyenne. L’un des moins chers d’Europe avec plus de 16000 véhicules a paris pour 2 millions d’habitants contrôlé par la police (petite remise non contrôle, on a vu le résultat agression, meurtre et encore, chauffeur au casier judiciaire plus flou !) ! En comparaison new York en comporte 12000 pour 8 millions d’habitants comme un transport au rabais, tarif A ridicule entre 10h et 17 h et des bouchons monstrueux record en Europe et la pollution n’en parlons même pas ! Pour la ville lumière depuis l’arrivée a la tète de paris de Mr Delanoë et de son compère Denis baupin, course ridicule pour faire 2kms/max, les taxis de banlieues en rigole d’ailleurs ! ” Vous êtes les larbins des bobos a l’égaux surdimensionnés disent’ ils
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N
Donc en terme de marque il n'y a aucune loi sur le mot "taxi" et son utilisation exclusive. Seul la fédération des taxis de Provence ont un droit sur l'utilisation du mot "taxi" vu qu'ils ont fait un déclaration à l'inpi. Donc en dehors du cadre juridique de la manière d'exercer le métier de taxi, rien n'empêche les entrepreneurs de transport de personnes à 2 roues de se faire appeler "taxi moto" ou "moto taxi" et de le notifier sur les véhicules ...<br /> <br /> Pour votre avis, au combien important vu votre avance sur la plus part des entreprises en France, je suis ravis de lire ce que vous notez et je vous suis dans cette idée. Suite a quelques rendez-vous avec le GTTP, la préfecture, le syndicat des véhicules de grande remise, je pense également qu'un compromis hors "taxi" peut se faire et permette à ce métier de se développer correctement.
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N
Avez vous en votre possession le texte de loi concernant l'utilisation du mot "taxi" de façon a ce que nos ami taxi voiture en sont les propriétaires et utilisateurs exclusif ?<br /> <br /> Quel est d'après vous la loi idéal pour le métier de "taxi moto" ?
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C
<br /> L'activité des taxis est encadrée par la loi du 20 janvier 1995 et son décret d'application du 17 Août 1995. Est considéré comme taxi tout véhicule de neuf places assises maximum dont le<br /> propriétaire ou l'exploitant est titulaire d'une autorisation de stationnement sur la voie publique en attente de clientèle afin d'effetuer à titre onéreux le transport de personnes qui le<br /> demandent et leurs baggages. La principale caractéristique de la profession de taxi est d'être habilité à stationner sur la voie publique en attente de la clientèle. Ce critère permet notamment de<br /> différencier les taxis et les véhicules de remise.<br /> <br /> Concernant la loi idéale, celle proposée par le rapoport Chassigneux nous semble aller dans la bonne direction. Vouloir le statut de taxi peut être très contraignant : les tarifs sont notamment<br /> réglementés et restent de notre point de vue relativement bas au regard de ce que sont les coûts de fonctionnement, ces derniers étant encore plus lourds pour les motos.<br /> <br /> <br />