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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 08:50
L'aberration du "retour au garage" des VTC

Nous avions déjà parlé du rapport Thévenoud, qui au passage se targuait de ne pas vouloir défendre les taxis par rapport aux VTC, malgré la proposition d'interdire la géo localisation des VTC pour transférer cette possibilité aux taxis, et voici qu'un nouvel amendement non prévu dans les débats initiaux vient démontrer la force du lobbying de ces derniers : LE RETOUR GARAGE !

En effet, il est prévu dans le nouveau projet de loi que les VTC "retournent au garage" entre 2 trajets et donc ne stationnent pas sur la voie publique, mais au siège de leur société.

Déjà, il est intéressant de savoir que de garage il n'y a pas dans la plupart des cas : les chauffeurs sont en grande majorité des artisans indépendants ayant leur domiciliation chez eux. Comme le métier n'est pas forcément rémunérateur et que les chauffeurs concernés habitent souvent à l'extérieur voire loin de Paris où sont concentrées la plupart des demandes de voyageurs, cela voudrait dire qu'il doivent faire un nombre de kilomètres à vide considérable pour répondre à ce critère.

Les centrales, quant à elles, qui ne sont pas le siège ou le garage, ont pour objectif d'optimiser les enchainements de trajets pour que justement les distances à parcourir entre 2 clients soient les plus faibles possibles, perdraient ainsi tout ce qui fait que le service fourni aux clients peut rester compétitif. Si les prix devaient tenir compte d'une telle pratique, ils seraient évidemment amener à doubler voire tripler. Une aberration économique et sociale complète quand on sait quelles sont les opportunités d'emploi pour certains types de population soit sans emploi soit sans grande qualification, à un moment où il ne semble pas que la fameuse courbe de l'emploi suive le chemin qu'on nous promet depuis 2012.

Comment interpréter une telle décision ? quelques pistes sur lesquelles chacun se fera son opinion.

- une méconnaissance de la pratique du métier par les fonctionnaires chargés de faire nos lois ?

- une (nouvelle) marche arrière face à la pression des lobbys de taxi quitte à envoyer encore une fois un message négatif envers l'innovation et la concurrence, alors que dans le même temps, on nous fait croire qu'il faut ouvrir les professions réglementées pour relancer l'économie ?

- un geste réfléchi des politiques qui savent qu'un tel amendement sera jugé inconstitutionnel car empêchant la libre circulation des personnes. De fait, un moyen de faire croire aux taxis qu'ils ont été entendus pour ensuite pouvoir leur expliquer que ce n'est pas la faute du gouvernement si l'amendement ne passe pas ?

En tout état de cause dans ces discussions, une autre question se pose : les taxis sont-ils bien défendus ?

- par des syndicats qui s'attaquent à la concurrence par la défense de droits archaïques et sans se soucier de l'innovation des nouveaux entrants, au lieu au contraire de lutter par l'amélioration du service ? des syndicats bien français en somme

- par les grandes centrales de réservation qui ont tout intérêt à défendre une situation de monopole, vivant grassement des rentes perçues sur la location de licences qu'ils sont souvent obtenus gratuitement il y a plusieurs années par un jeu politique.

Dans le même temps, les offres clandestines se multiplient et l'arsenal déployé ne serait-ce que pour faire respecter les lois actuelles contre le racolage est simplement ridicule au regard des résultats...

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commentaires

T
On peut même dire laberration du Taxi moto
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S
j’aime beaucoup ton blog et ton univers.Merci pour vos articles.
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M
ok
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B
Kikou, je trouve cela très injuste, je vous encourage à persévérer dans votre cause !
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U
Une aberration économique et écologique mais si l'on sait d'avance que cela est quasi-incontrôlable sur le terrain.
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